Archive 2024

ROMANCES INCIERTOS, UN AUTRE ORLANDO

Nina Laisné & François Chaignaud

Théâtre Graslin / Angers Nantes Opéra

Entre concert et pièce de danse, Romances inciertos, un autre Orlando convoque trois figures de la culture espagnole, incarnées sur scène par le danseur et chorégraphe François Chaignaud. Transformation et passion sont au cœur de cette fresque intense et riche en détails.

Mêlant les temps et les genres, Romances inciertos raconte une métamorphose perpétuelle. La Doncella Guerrera, jeune fille qui se grime en homme pour partir au combat ; San Miguel, archange chanté dans toute sa sensualité par le poète Federico García Lorca ; la Tarara, gitane andalouse aux amours déçues et à l’androgynie cachée : au travers des siècles, ces figures ambiguës de la culture espagnole ont nourri les imaginaires et les arts. Monté sur échasses ou sur pointes, vêtu d’une armure symbolique ou de châles aux fines broderies, le danseur et chorégraphe François Chaignaud livre une nouvelle version, chantée et dansée, de leur histoire.

Colère, douleur, mais aussi passion religieuse ou séduction… au fil de trois actes, consacrés chacun à un personnage, les sentiments se mêlent, tout comme les styles. Les gestes du danseur s’accordent aux mélodies arrangées par Nina Laisné. La transformation sert là encore de guide : au théorbe, au bandonéon, aux percussions ou à la viole de gambe, chaque musicien s’approprie des mélodies écrites pour d’autres instruments, à la confluence de musiques espagnoles de tradition orale ou savante. Autour d’eux, des panneaux de tapisseries esquissent un paysage aux multiples influences historiques.

> En partenariat avec La Soufflerie
> Dans le cadre de Baroque en scène


Conception, mise en scène & direction musicale : Nina Laisné
Conception & chorégraphie : François Chaignaud
Bandonéon : Jean-Baptiste Henry
Violes de gambe (en alternance) : François Joubert-Caillet
Théorbe et guitare baroque (en alternance) : Daniel Zapico
Percussions historiques et traditionnelles (en alternance) : Pere Olivé
Création lumières et régie générale : Anthony Merlaud
Régisseur son : Charles-Alexandre Englebert
Habilleuse : Cara Ben Assayag
Costumes : Kevin Auger, Séverine Besson, María Ángel Buesa Pueyo, Caroline Dumoutiers, Carmen Granell, Manuel Guzmán, Tania Morillo Fernández, Helena Petit
Décors : Marie Maresca, Fanny Gaudreau, Remy Moulin, Marie B. Schneider, Christophe Charamond, Emanuel Coelho

Production : Garance Roggero, Jeanne Lefèvre, Léa Le Pichon
Coproduction : Bonlieu Scène nationale Annecy et La Bâtie ; Festival de Genève dans le cadre du programme INTERREG France-Suisse 2014-2020 ; Chaillot, Théâtre national de Danse (Paris) ; deSingel (Anvers) ; la Maison de la musique de Nanterre ; Arsenal / Cité musicale (Metz)
Soutiens : la Région Auvergne-Rhône-Alpes ; la Spedidam ; PACT Zollverein Edden ; TANDEM Scène nationale ; Ayuntamiento de Anguiano – La Rioja ; Les Pépinières Européennes pour Jeunes Artistes ; Ayuntamiento de Huesco dans le cadre de la résidence Park in Progress 12
Accueil studio : Teatros del canal (Madrir) ; Centre National de la Danse (Pantin) ; Ménagerie de verre, Studiolab (Paris) ; El Garaje (Cadíz)
Subventions : Ministère de la Culture – DRAC Auvergne-Rhône-Alpes


Né à Rennes, François Chaignaud étudie la danse depuis l’âge de 6 ans. Il est diplômé en 2003 du Conservatoire National Supérieur de Danse de Paris et collabore ensuite auprès de plusieurs chorégraphes, notamment Boris Charmatz, Emmanuelle Huynh, Alain Buffard et Gilles Jobin. Depuis He’s One that Goes to Sea for Nothing but to Make him sick (2004) jusqu’à Думи мої (2013), il crée des performances dans lesquelles s’articulent danses et chants, dans les lieux les plus divers à la croisée de différentes inspirations. S’y dessinent la possibilité d’un corps tendu entre l’exigence sensuelle du mouvement et la puissance d’évocation du chant, et la convergence de références historiques hétérogènes – de la littérature érotique arts sacrés.

Ses terrains de recherche s’étendent des précurseurs de la modernité chorégraphique du début du XXème siècle (François Malkovsky, Isadora Duncan) aux avant-gardes actuelles, et des techniques et symboliques du ballet classique aux danses urbaines et non scéniques. Également historien, il a publié aux PUR L’Affaire Berger-Levrault : le féminisme à l’épreuve (1898-1905) ; une curiosité historique qui le conduit à initier des collaborations diverses, avec par exemple la légendaire drag queen Rumi Missabu des Cockettes, ou encore le cabarettiste Jérôme Marin.

À l’occasion de La Bâtie-Festival de Genève 2017, François Chaignaud crée en collaboration avec l’artiste Nina Laisné Romances inciertos, un autre Orlando, autour des motifs de l’ambiguïté de genre dans le répertoire chorégraphique et vocal ibérique.

Diplômée en 2009 de l’École Supérieure des Beaux-Arts de Bordeaux où elle s’est spécialisée en photographie et vidéo, Nina Laisné s’est également formée aux musiques traditionnelles argentines auprès du guitariste Miguel Garau. C’est durant cette période qu’émerge l’envie d’allier cinéma, musique et art contemporain. Elle s’intéresse aux identités marginales qui évoluent dans l’ombre de l’Histoire officielle mais aussi aux traditions orales lorsqu’elles sont exposées au déracinement et au croisement.

Dès 2010, avec Os convidados, ses images deviennent sonores et évoquent des chants traditionnels. En 2013, son film En présence (piedad silenciosa) cristallise l’équilibre entre une écriture visuelle et une écriture musicale, autour de réminiscences religieuses dans le folklore vénézuélien. Avec Folk Songs (2014) et Esas lágrimas son pocas (2015), elle aborde des formes proches du documentaire autour des traditions musicales dans les phénomènes de migrations.En 2017, elle crée le spectacle Romances inciertos, un autre Orlando, fruit de sa rencontre avec François Chaignaud, qu’iels présentent au 72e Festival d’Avignon. Après plus d’une centaine de représentations depuis sa création, la pièce poursuit sa tournée en France et à l’international (Australie, Japon, Autriche, Italie, Espage, Portugal, etc).

En 2020, Nina Laisné crée avec Daniel Zapico un nouveau label discographique Alborada. Leur première publication Au monde, trouve sa source dans le précieux manuscrit de Vaudry de Saizenay (1699) dont les deux artistes proposent d’en poursuivre l’écriture.

Au printemps 2022 paraît la seconde publication du label Alborada : le disque du spectacle Romances inciertos, un autre Orlando, enregistré à l’Arsenal de Metz dans des conditions de studio.

 En lien avec le spectacle 

La représentation de Romances inciertos, un autre Orlando du samedi 13 janvier à 18 h sera précédée d’une visite en langue des signes française ainsi que d’une rencontre avec l’équipe artistique.

Renseignements et réservation auprès du Théâtre Graslin : 02 40 69 77 18 ou sur accessibilite@smano.eu

©Jose Caldeira