Exposition | Bi-portraits Violeta
Mickaël Phelippeau / BI-P
En parallèle de ses projets chorégraphiques, le chorégraphe et plasticien Mickaël Phelippeau poursuit, depuis 2003, un projet photographique de grande ampleur : les bi-portraits. Dans ce travail, prétexte à la rencontre, il est question d’un double portrait, d’un dialogue entre deux clichés. Si l’artiste s’est mis en jeu pendant des années pour y donner à voir le récit d’une rencontre, le principe ici n’est pas le même. Au Passage Sainte-Croix, l’artiste convoque une unique série à travers le souvenir de Violeta, une jeune fille née en Roumanie, qui avait 14 ans lors des prises de vue. Elle a élu domicile en mai 2013 dans un bidonville – dit « de la Folie » – sur le territoire de Grigny en Essonne. En juillet 2014, la commune engage une procédure d’expulsion. À gauche, on retrouve Violeta dans différents endroits du bidonville, à droite, à peu près le même cadrage après la destruction de la ville.
En lien avec l’exposition, une rencontre est programmée avec Mickaël Phelippeau, le vendredi 21 janvier, à 12h30, au Passage Sainte-Croix. Entrée libre.
Après une formation en arts plastiques et un parcours d’interprète dans quelques compagnies de danse, Mickaël Phelippeau suit la formation ex.e.r.ce au Centre Chorégraphique National de Montpellier. Il travaille avec de nombreux chorégraphes parmi lesquels Mathilde Monnier, Alain Buffard et Daniel Larrieu. De 2001 à 2008, il travaille avec quatre autres artistes au sein du Clubdes5, collectif de danseurs-interprètes. Mickaël Phelippeau développe ses projets chorégraphiques depuis 1999. En parallèle, il poursuit une démarche à géométrie variable, convoquant différents champs et média et s’inscrivant dans des contextes divers. Depuis 2003, il axe principalement ses recherches autour de la démarche bi-portrait, prétexte à la rencontre. En 2008, il crée la pièce chorégraphique bi-portrait Jean-Yves puis bi-portrait Yves C. qui sont l’occasion de poser la question de l’altérité sous forme de portraits croisés, le premier avec Jean-Yves Robert, curé de Bègles, le second avec Yves Calvez, chorégraphe d’un cercle de danse traditionnelle bretonne. En 2010, il crée Round Round Round (film dans lequel a lieu une fête de village mais sans fête ni village); en 2011 Numéro d’objet (quatuor de femmes interprètes depuis les années 80 pour lesquelles la question de la carrière et de la génération est à présent une donne incontournable) et The Yellow Project; en 2012 Sueños (duo de et avec la chanteuse Elli Medeiros) et Chorus (pièce pour 24 choristes); en 2013 enjoy the silence (duo de et avec l’auteur Célia Houdart); en 2014 Pour Ethan (solo pour l’adolescent Ethan Cabon) et Set-Up (pièce pour 4 danseurs, 4 musiciens et 1 régisseuse lumière); en 2015 Llámame Lola (solo pour l’artiste chorégraphique Lola Rubio) et Avec Anastasia (solo pour l’adolescente Anastasia Moussier); en 2016 Membre fantôme avec le sonneur de cornemuse Erwan Keravec dans le cadre des sujets à vifs du Festival d’Avignon; en 2017, Footballeuses (avec dix femmes pratiquant le football), Mit Daudi (avec Daudi Simba, sur une commande du Theater Freiburg) et Soli (avec le ténor Renaud Mascret); en 2018, Ben & Luc (duo pour deux danseurs burkinabè) et Lou (solo pour la danseuse Lou Cantor) ; en 2019, Juste Heddy (solo pour un jeune homme ayant grandi dans les quartiers Nord de Marseille). Sa dernière pièce, De Françoise à Alice, a été créée en huis clos aux Quinconces et l’Espal, Scène nationale du Mans en novembre 2020. Il mène également des projets parallèles tels que des expositions ou les Portraits Fantômes qui sont l’occasion d’investir trois logements en l’absence de leurs habitant·e·s. Depuis 2010, Mickaël Phelippeau est directeur artistique de la manifestation À DOMICILE à Guissény en Bretagne (prenant la suite du chorégraphe Alain Michard) où il invite des chorégraphes en résidence à travailler avec les habitants de ce village.