Archive 2024

RITE DE PASSAGE – SOLO II

Bintou Dembélé

L’Auditorium – La Soufflerie

Avec ce solo transmis au danseur house Michel Onomo, la chorégraphe Bintou Dembélé questionne à nouveau la façon dont le corps est traversé à la fois par l’expérience personnelle et les récits collectifs.
Figure majeure du hip hop, Bintou Dembélé trace depuis trente ans un sillon très singulier dans le paysage chorégraphique européen, où elle a rendu visible les marges contestataires autant que la recherche universitaire sur la pensée marronne. Historiquement, le marronnage, c’est la fuite des esclaves africain·es hors des plantations pour recréer des sociétés nouvelles. Le terme s’est ensuite étendu aux artistes à la conquête d’un espace de liberté, au mépris d’un système contraint.
Avec Rite de passage – solo II, la chorégraphe poursuit sa tentative de définition d’une danse marronne, en évoquant ce qui traverse le corps du danseur : des récits, des expériences, une mémoire – personnelle ou collective. Après sa très remarquée version krump des Indes Galantes pour l’Opéra de Paris, Bintou Dembélé recentre son propos sur un corps seul. Au fil de plages musicales minimalistes et répétitives, le danseur house Michel Onomo crée une danse en perpétuelle transformation, entre douceur des ondulations et puissance du krump. Sa présence magnétique happe le regard et fascine.

> Co-réalisation Le Grand T, théâtre de Loire-Atlantique et La Soufflerie, scène conventionnée de Rezé


Conception : Bintou Dembélé
Avec : Michel « Meech » Onomo, l’initié
Création lumières : Emmanuel Gary
Création musicale : Charles Amblard
Musique additive : Drumming – Phase I – Steve Reich, Colin Currie
Mixage son : Vincent Hoppe
Costumes : Annie Melza

Production : La Structure Rualité
Coproduction / Soutiens : Ateliers Médicis (Clichy-Sous-Bois / Montfermeil) ; CND, Centre National de la Danse
Aide à la résidence : Le T2G, Théâtre de Gennevilliers ; CDN (Pantin) ; Centre de la danse GPS&0 Pierre-Doussaint (Les Mureaux) ; Antre-Peaux (Bourges)
Recherche croisée : Villa Médicis (Rome) ; Villa Albertine (Chicago)
Fonds de dotation : Francis Kurldjian


Figure majeure du Hop-Hop en France, Bintou Dembélé révèle et perpétue le parcours singulier d’une certaine histoire de cette culture contestataire de la marge. Elle commence à danser en 1985 en creusant le sillon de l’underground, celui des cultures de rue, du clubbing et des premiers défis.

En 2002, elle crée la structure Rualité en développant sa démarche artistique. Dans ses premières créations, elle convoque danse, musique, voix et arts visuels, explore les périphéries, les mémoires rituelles et corporelles (Mon appart’ en dit long (2010), Z.H. (2014), S/T/R/A/T/E/S – Quartet (2016), Le syndrome de l’initié.e (2018), Rite de passage – Solo II (2022), G.R.O.O.V.E. (2023)).

En parallèle, elle déploie sa pensée artistique par des collaborations avec des artistes d’autres champs disciplinaires comme le photographe Denis Darzacq (Série La Chute), le poète Grand Corps Malade (clip Roméo kiffe Juliette), la cinéaste Yolande Zauberman (clip des Révélations Césars 2021). En 2017, le plasticien Clément Cogitore fait appel à Bintou Dembélé pour chorégraphier le film court Les Indes Galantes de Jean-Philippe Rameau, devenu viral sur la plateforme 3e scène.

L’une des spécificités du travail de Bintou Dembélé est d’articuler la création et la recherche. Dans une volonté d’inscrire la pensée et la danse marronnes dans l’histoire de la danse, elle entretient des échanges féconds avec des universitaires comme Isabelle Launay (projet de livre collectif), Mame-Fatou Niang (Centre des études noires européennes et de l’Atlantique) et Noémie N’Diaye (Laboratoire Black Ba- roque).

En 2022, elle reçoit le Prix Chorégraphie de la SACD.

©Christophe Raynaud de Lage